En deux ans, le prix de l’électricité a augmenté de 44 %, impactant lourdement l’ensemble d’entre vous, grignotant notre pouvoir d’achat. Devons nous pour autant quitter le marché européen ?

Notre statut d’exportateur net et nos perspectives de devenir le principal exportateur d’électricité en Europe nous conditionne de fait à rester dans le marché européen. Notre maintien dans ce marché est également motivé par nos intérêts gaziers et la présence d’opérateurs énergétiques bien établis en Europe. De plus, notre position géographique centrale facilite le transfert énergétique entre le nord et le sud de l’Europe.

Cependant, nous demeurons soumis aux orientations écologiques de la Commission européenne, qui continue d’indexer le prix de l’électricité sur la dernière source injectée, principalement le gaz fossile, engendrant des coûts liés à la spéculation. Nous persistons également dans une politique écologique européenne qui favorise l’injection prioritaire de l’éolien, entraînant une nécessité constante d’utilisation du gaz pour compenser les fluctuations chaotiques du vent, ce qui engendre des coûts opérationnels élevés.

Si les coûts de l’électricité sont actuellement élevés, cela résulte non seulement de facteurs conjoncturels tels que la situation de guerre et la diminution des ressources, mais surtout de choix politiques européens, tels que la suppression de moyens de production pilotables au profit de l’éolien intermittent. Ces choix ont conduit à des augmentations de capacités de production, des coûts de gestion de réseaux, et une dépendance accrue au gaz fossile, notamment en période d’anticyclones hivernaux, ce qui aggrave les coûts en raison de la production de gaz fossile coûteux issu du schiste.

L’augmentation des coûts de l’électricité est également attribuable aux politiques de la Commission européenne, qui depuis deux décennies, entrave la construction de centrales nucléaires et ne finance pas adéquatement le développement d’énergies renouvelables non intermittentes telles que l’hydroélectricité et la géothermie. Ces sources pourraient réduire les coûts de production et assurer une stabilité pendant les pics de demande hivernaux, tout en favorisant la production d’hydrogène pour éliminer progressivement l’utilisation du gaz fossile.

L’association des éoliennes terrestres au secteur du gaz fossile est le reflet d’un choix politique écologique, expliquant ainsi l’augmentation des coûts de l’électricité en Europe. La question se pose alors de savoir s’il est possible d’inverser cette tendance.

Un exemple concret en Finlande démontre que l’introduction d’une centrale nucléaire, en l’occurrence l’EPR Olkiluoto (OL3), a permis de réduire significativement les émissions de CO2 par unité d’électricité produite. Les capacités de production nucléaires et les énergies renouvelables non intermittentes représentent ainsi une voie vers l’indépendance énergétique du marché européen, tout en garantissant une efficacité économique dans les coûts d’exploitation. Une surcapacité de production, résultant du mix énergétique combinant énergies renouvelables et nucléaire, permettrait également le développement de la production d’hydrogène, contribuant ainsi à l’élimination progressive des énergies fossiles dans la production d’électricité en Europe.

Nadia Frontigny

Habitante de Colombes depuis plus de 20 ans. Mariée, mère de trois enfants et ingénieure polytechnicienne. Maire adjointe à la vie des quartiers et candidate aux élections municipales en 2020 avec un parti citoyen sans étiquette Colombes Ambition.

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